Risques – Nouvelle-Aquitaine : Séisme du 06 avril 2019 à 21 km environ au sud-est de Jonzac

Evènements du territoire, Risques naturels

09/04/2019

Après le tremblement de terre du 20 mars 2019, des secousses ont de nouveau été ressenties le 06 avril 2019 au matin en Charente-Maritime.

Un nouveau séisme s’est produit le 06 avril 2019 à 6h44 heure locale. D’après le CEA, l’épicentre de ce tremblement de terre (la projection de la source profonde à la surface) est situé à 21 km au sud-est de Jonzac en Charente-Maritime (Latitude = 45,37°N et Longitude = 0,2°W). La magnitude locale Ml du séisme est estimée, toujours par le CEA, à 3,6 et la profondeur du foyer, à 3 km.

En raison de sa localisation très proche avec l’événement du 20 mars 2019, et de son intensité sensiblement moindre, le séisme du 06 avril 2019 peut être considéré comme une réplique du séisme du 20 mars. Les répliques sismiques surviennent en effet en réponse à la modification du champ de contraintes régional généré par un premier séisme. Au cours des 15 derniers jours, deux autres secousses également considérées comme des répliques ont été enregistrées : le 30 mars 2019 à 00h50 heure locale, (magnitude locale Ml évaluée à 2,6), et le 4 avril 2019 à 00h27 heure locale (Ml estimée à 2,4). D’autres répliques comparables ou d’intensité moindre sont susceptibles d’intervenir au cours des jours ou semaines à venir.

Pour mémoire, la magnitude locale du tremblement de terre du 20 mars 2019 est évaluée à 4,9. La magnitude d’un séisme correspond à l’énergie libérée par une source sismique sous forme d’ondes pendant un séisme, elle est estimée à partir de l’enregistrement du mouvement du sol pendant un séisme par des sismomètres. Le passage par exemple d’un séisme de magnitude 3 à un séisme de magnitude 4 correspond à une énergie libérée sous forme d’ondes sismiques 30 fois supérieures. Cette magnitude dépend directement de la longueur de la faille activée et de la valeur du déplacement de celle-ci suite à l’événement.

L’intensité estimée (provisoire) à partir des témoignages reçus sur internet (BCSF/RéNaSS) est de niveau II à III en zone épicentrale. Les effets ressentis par la population se concentrent dans une zone de 50 à 100 km environ autour de l’épicentre. Les perceptions par l’homme sont très faibles à faibles. Le bâti n’est généralement pas affecté par ces secousses peu intenses.

Estimation régionale de la secousse sismique du 06/04/19 (source BCSF-Rénass / RESIF)

 

La plateforme SURICATE Nat a également relevé ce séisme à l’aide des réseaux sociaux. La plateforme identifie 13 tweets parus dans les minutes suivant la secousse dans les environs de l’épicentre. L’événement du 20 mars 2019 avait quant à lui fait l’objet de 1935 tweets captés par la plateforme.

Identification de l’occurrence des séismes du 06/04/2019 et du 20/03/2019 sur la plateforme SURICATE-Nat, à l’aide des messages parus sur le réseau social Twitter

 

Les secousses dans cette région, bien que peu fréquentes, ne sont pas exceptionnelles. Depuis les années 1970, de nombreux séismes se sont en effet produits dans le secteur, avec des magnitudes locales relevées s’étageant globalement de 3 à 6. L’occurrence de ces séismes s’explique par la présence de failles anciennes du massif armoricain, orientées NW-SE, au droit desquelles les mouvements de la croûte terrestre s’effectuent préférentiellement.

 

Répartition de la sismicité relevée par le DASE depuis 1970 dans les 100 km autour du séisme du 06/04/2019 (http://www-dase.cea.fr/evenement/evenements.php?type=alerte&identifiant=20190406-044426&lang=fr)