PRÉVENTION
« La définition que je donne du risque majeur, c’est la menace sur l’homme et son environnement direct, sur ses installations, la menace dont la gravité est telle que la société se trouve absolument dépassée par l’immensité du désastre ».
C’est ainsi que Haroun TAZIEFF qualifiait le risque majeur.
Deux critères caractérisent le risque majeur :
- Une faible fréquence : l’homme et la société peuvent être d’autant plus enclins à l’ignorer que les catastrophes sont peu fréquentes ;
- Une énorme gravité : nombreuses victimes, dommages importants aux biens et à l’environnement
Un événement potentiellement dangereux ALEA (voir Fig.1) n’est un RISQUE MAJEUR (voir Fig.3) que s’il s’applique à une zone où des ENJEUX humains, économiques ou environnementaux (voir Fig.2) sont en présence.
D’une manière générale le risque majeur se caractérise par de nombreuses victimes, un coût important de dégâts matériels, des impacts sur l’environnement : la vulnérabilité mesure ces conséquences. Le risque majeur est donc la confrontation d’un aléa avec des enjeux.
La prévention des risques naturels
Les catastrophes naturelles font donc parties des risques majeurs. Elles ont de tout temps marqué la vie des français : la vidange brutale du lac Saint-Laurent à Bourg d’Oisans en 1218 qui inonda la ville de Grenoble, l’écroulement du Mont Granier en Savoie en novembre 1248 qui engloutit plusieurs villages, l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique en 1902 qui dévasta la ville de Saint-Pierre et fit 28 000 morts, le séisme de Lambesc en 1909 qui tua 46 personnes, le crue de la Seine à Paris en 1910 qui occasionna des dégâts considérables…
Cette liste, loin d’être exhaustive, nous rappelle que malgré les progrès accomplis, nous ne sommes toujours pas capables de nous prémunir contre les événements les plus graves et les moins fréquents. Les risques naturels restent une réalité dans notre pays. Les deux tiers des 36 000 communes françaises sont exposées à un moins un risque naturel dont 15 000 aux inondations et 7 000 aux mouvements de terrain. Le risque sismique concerne 24 000 communes et 5 000 sont menacées par les feux de forêts.
Pour ces raisons, la prévention des risques naturels est une priorité de l’Etat aux travers de la politique menée par le Ministère : « Maîtriser les conséquences des risques naturels et réduire les risques technologiques ». En effet, les phénomènes à l’origine des risques naturels ne peuvent être évités et la politiques consiste à s’adapter à ces phénomènes pour réduire autant que faire se peut leurs conséquences, contrairement aux risques technologiques pour lesquels la première priorité est la réduction du risque à la source.
La politique de prévention vise d’abord à réduire les conséquences des dommages potentiels en amont ; elle est complémentaire à la politique de protection civile qui permet de gérer la crise (du ressort du Ministère de l’Intérieur) et d’articule avec la politique d’indemnisation des dommages.
La politique de prévention s’appuie sur les 7 piliers de la prévention, complémentaires, qui sont :
- La connaissance des aléas et des enjeux
- La surveillance, la prévision, la vigilance et l’alerte
- L’éducation et l’information préventive des citoyens
- La maîtrise de l’urbanisme et du bâti par la réglementation et les plans de prévention des risques
- La réduction de la vulnérabilité
- La protection
- La préparation aux situations d’urgence
Cette politique s’adapte et s’enrichit en luttant contre l’oubli et en analysant les crises passées et en anticipant les crises futures.
(extrait du site Internet du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie)
La prévention des risques technologiques
Dans le cas du risque industriel, la politique de gestion en France repose sur quatre piliers :
- La réduction du risque à la source : l’exploitant de l’installation doit garantir qu’il maîtrise les risques c’est-à-dire qu’il doit limiter les accidents et leurs conséquences sur les hommes et l’environnement
- La maîtrise de l’urbanisme : limiter l’urbanisme autour des installations dangereuses pour réduire l’exposition des populations
- La planification des secours avec la mise en place des plans d’urgence et de secours
- L’information du public. Toute personne doit connaître les accidents susceptibles de se produire près de chez elle. (loi du 30 juillet 2003, dit « loi risques » et loi du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile.
Pour les risques industriels, il existe deux réglementations qui se complètent :
- La réglementation des installations classées
- La réglementation européenne SEVESO
Les directives SEVESO sont des directives européennes reprises dans la réglementation française. La réglementation SEVESO distingue deux types d’établissements, classés selon la quantité totale de matières dangereuses :
- Les établissements SEVESO seuil haut
- Les établissements SEVESO seuil bas
Le BARPI (Bureau d’Analyse des Risques et Pollution Industrielles) assure la gestion et l’exploitation de la base de données ARIA (Analyse, Recherche, et Information sur les Accidents) sur les événements accidentels d’origine technologique industrielle survenus en France et à l’étranger.