Évolution du trait de côte

L’érosion du trait de côte est un phénomène naturel ou anthropique, qui affecte de nombreuses façades maritimes pouvant avoir des effets positifs sur les milieux et les écosystèmes, mais également des effets négatifs présentant ainsi un risque pour les populations.

Il est donc nécessaire d’appliquer des techniques de défense contre la mer et des moyens de gestion du trait de côte.

Les causes de l’érosion des côtes sont multiples:

  • Epuisement du stock sédimentaire: suite à fonte des neiges de glaciers de la dernière période glacière, les sédiments des rivières ont été transportés jusqu’en mer. Ce déficit est dû à la réduction des apports d’alluvions par les fleuves.
  • L’élévation du niveau marin due à la fonte des neiges et des glaciers. Cette élévation n’est pas uniforme sur toutes les côtes.
  • Les tempètes: les houles, les vents en association avec les pleines mers et les phénomènes de surcôte modifient le littoral.
  • Les transports sédimentaires par les courants, les houles, les vents: les courants marins jouent un rôle important dans le transport des sédiments puisqu’ils peuvent déplacer des milliers de mètres cube de sédiments par an.
  • L’homme avec la construction de barrages re retenue qui empêchent les sédiments de passer; les extractions de matériaux aux embouchures des fleuves; l’arasement des dunes bordières; les aménagements du front de mer; les travaux portuaires et ouvrages de protection.

 

Stratégies nationales de protection du littoral: (extrait du document MEEM « A l’interface entre terre et mer: la gestion du trait de côte » accessible à cet URL : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Gestion_du_trait_de_cote.pdf)

  • Suivre l’évolution naturelle là où les enjeux ne justifient pas une action: composer avec la nature plutôt que de s’y opposer
  • Intervenir de façon limitée en accompagnant les processus naturels: contrôle des dunes, réduction de l’érosion par le vent grâce à des couvertures de branchages, des rideaux brise-vents ou des plantations,
  • Organiser le repli des constructions derrière une nouvelle ligne de défense naturelle ou aménagée: déplacement des infrastructures, restauration du système littoral, expropriation si le risque est important,
  • Maintenir le trait de côte: opérations de rechargement de plage, systèmes de drainage, stabilisation des falaises.

 

Érosion du trait de côte sur le littoral Aquitain:

Le littoral Aquitain s’étend sur plus de 270 km, du nord au sud. Il est constitué de :

  • 240 kilomètres de côtes sableuses (entre l’embouchure de la Gironde, au nord, à celle de l’Adour, au sud),
  • 30 kilomètres de côtes rocheuses (entre l’embouchure de l’Adour et la barrière pyrénéenne).

L’image ci-dessous permet de faire la distinction entre les deux types de côtes présentes en Aquitaine :

 

(extrait de la plaquette éditée par le GIP Littoral Aquitain)

 

Plusieurs organismes, dont notamment l’Observatoire de la Côte Aquitaine et le GIP Littoral Aquitain, participent aux études et à la mise en place de stratégies pour lutter contre l’érosion du trait de côte.

L’observatoire de la côte Aquitaine a étudié l’évolution du littoral aquitaine sur près de 200 ans. L’évolution morphologique de la côte aquitaine montre une tendance générale au recul, mais elle n’est pas régulière dans le temps. Certains sites peuvent également présenter, outre les phénomènes de saisonnalités, des périodes de stabilité, d’accrétion et d’érosion.

Le GIP Littoral Aquitain a mis en place une stratégie de gestion du risque érosion côtière. Il participe également à l’appel à projet national sur la relocalisation des activités et des biens lancé par Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. La relocalisation est un dispositif ambitieux d’adaptation aux risques côtiers et aux changements climatiques, qui consiste à déplacer ou reculer préventivement les activités et les biens sur le territoire afin de les mettre à l’abri de la mer.

Les tempêtes récurrentes touchant la côte aquitaine affectent fortement les littoraux. Les événements climatiques survenus entre décembre 2013 et janvier 2014 en sont un parfait exemple. Suite à ces phénomènes un diagnostic des impacts sur le littoral aquitain a été réalisée, (dans le cadre des missions de l’Observatoire de la Côte Aquitaine, projet inscrit le Contrat de Projet État-Région (CPER) et le Programme Opérationnel FEDER 2007-2013, financé par l’État, la Région Aquitaine, les Conseils généraux de la Gironde, des Landes, des Pyrénées Atlantiques, le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA), le BRGM et l’ONF) à partir des observations réalisées par le BRGM et l’ONF relatives aux phénomènes d’érosion côtière (y compris mouvements de terrain) et de submersion marine.

De ce rapport il en est ressortit que d’une manière générale, l’ensemble de la côte sableuse aquitaine a été fortement érodée à l’issue de ces dépressions (recul du trait de côte dépassant 10 m sur de nombreux sites). Les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance aux assauts de l’océan. Cette fragilité est renforcée par la disparition temporaire des barres sableuses intertidales. Des submersions marines de faibles emprises se sont également produites.

Extrait de l’« Indicateur national de l’érosion côtière » : cet indicateur est basé sur les taux de l’évolution du trait de côte, observée sur orthophotographies, entre deux dates éloignées de plusieurs décennies.

 

L’observatoire de la Côte Aquitaine (OCA) suit également l’activité mouvement de terrain sur la côte rocheuse.