Risques – Nouvelle-Aquitaine : Séisme du 21 juin 2019 localisé entre Vihiers et Doué-la-Fontaine (49), à 30 km au Nord de Bressuire (79)

Evènements du territoire, Risques naturels

25/06/2019

Le séisme survenu le 21 juin 2019 à 8h50 a été largement ressenti de Rennes à La Rochelle et de Tours à Poitiers, ainsi qu’à Caen et Bordeaux !

Le séisme du 21 juin 2019 s’est produit à 8h50 locale (6h50 TU).

Son épicentre (la projection à la surface du sol de la source profonde) se situe dans le département du Maine-et-Loire, entre Vihiers et Doué-La-Fontaine, à environ 35 km à l’est de Cholet (85). Les coordonnées de l’épicentre sont 47,13°N ± 1 km en latitude et 0,438°W ± 1 km en longitude. La profondeur du foyer du séisme est évaluée à 10 km d’après le Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS), ce qui en fait un séisme relativement superficiel. Cette profondeur est analogue à celle du dernier séisme notable enregistré dans le secteur (cf. plus avant : séisme du 12/02/2018 à une trentaine de kilomètres au Sud de Bressuire).

La magnitude été estimée par le RéNaSS à 4,8 MLv. Dans un rayon de quelques kilomètres, des répliques ont été enregistrées moins de deux heures après l’évènement, puis les jours suivants. Des secousses ont en effet été mesurées à 8h59 et 9h29 locales, avec des magnitudes respectives de 2,6 MLv et 2,3 MLv. Deux autres répliques se sont produites le 22 juin à 00h57 heure locale (magnitude 3,0 MLv) et le 23 juin à 9h33 heure locale (magnitude 2,3 MLv).

Les effets du séisme de 8h50 locale ont été ressentis dans un cercle de plus de 220 km de rayon autour de l’épicentre. Les intensités (c’est-à-dire les effets ressentis par la population et sous forme de témoignages[1] sur le site http://www.franceseisme.fr) vont de II à IV, exceptionnellement V. Ces intensités restent relativement faibles à l’épicentre, mais ont été ressenties sur une large partie de l’ouest de la France métropolitaine. 204 témoignages évoquent notamment des sensations « de grondement », ou encore de « passage d’un camion », pendant quelques secondes (http://www.franceseisme.fr/donnees/intensites/2019/190621_0650/COM01SEI190621.php). Cette intensité ne donne généralement pas lieu à des dégâts sur le bâti.

[1] 3158 témoignages recueillis en date du 24/06/19

Estimation régionale de la secousse sismique du du  21 juin 2019 (source http://www.franceseisme.fr/affiche_shakemap.php?)

 

Estimation de la secousse sismique du  21 juin 2019 (source http://www.franceseisme.fr/nseisme.php?IdSei=889)

 

Ce tremblement de terre a suscité 3332 tweets recensés par la plateforme SURICATE Nat a également relevé ce séisme à l’aide des réseaux sociaux. La plateforme identifie 13 tweets parus dans les minutes suivant la secousse dans les environs de l’épicentre. L’événement du 20 mars 2019 avait quant à lui fait l’objet de 1935 tweets captés par la plateforme.

Identification de l’occurrence des séismes du 21/06/2019 sur la plateforme SURICATE-Nat, à l’aide des messages parus sur le réseau social Twitter

 

Historiquement, cette zone sud-armoricaine est caractérisée par une sismicité modérée, avec néanmoins quelques évènements sismiques significatifs, comme l’atteste la base de données des séismes historiques SISFRANCE (BRGM/EDF/IRSN, 2014) :

  • Le séisme de Noirmoutier du 25 janvier 1799, d’intensité épicentrale VII-VIII et de magnitude Mw estimée à 6.2 (Stucchi et al., 2012) ;
  • Le séisme de Parthenay du 9 janvier 1772, d’intensité épicentrale VII-VIII et de magnitude Mw estimée à 5.2 (Stucchi et al., 2012) ;
  • Le séisme de Loudun du 6 octobre 1711, d’intensité épicentrale VII-VIII et de magnitude Mw estimée à 5.8 (Stucchi et al., 2012) ;
  • Le séisme de Langeais du 7 septembre 1706, d’intensité épicentrale VII et de magnitude Mw estimée à 4.9 (Stucchi et al., 2012) ;

Plus récemment, on se souvient des séismes de Chinon du 2 mai 2016 (M4.2 d’intensité épicentrale V) et surtout du 12 février 2018. Ce dernier, de magnitude 4.8 et d’une intensité comparable au tremblement de terre du 21/06/2019, s’était produit à une trentaine de kilomètres au sud de Bressuire.

L’activité sismique est liée à la présence de failles qui affectent le massif armoricain. Ces failles s’étendent de la Bretagne au Massif central sous la couverture sédimentaire du seuil du Poitou. Ces cassures très anciennes sont régulièrement bousculées par la tectonique actuelle, principalement en lien avec la dérive vers le nord de la plaque Afrique vers la plaque Eurasie. La sismicité enregistrée depuis 1962 est diffuse sur cette région.

Carte géologique simplifiée à partir de la carte géologique de France (source https://csem.morbihan.fr/dossiers/atlas_env/etat/ geologie.php)

 

Carte de la sismicité enregistrée en France métropolitaine de 1962 à 2018 (source http://www.franceseisme.fr/sismicite.html)