Risques – Nouvelle-Aquitaine : Recensement et étude des gisements ardoisiers de Corrèze et de Dordogne

Cavités souterraines, Risques naturels

29/06/2018

Dans le cadre d’un projet partenarial initié par la Direction Départementale des Territoires de la Corrèze, le BRGM va lancer au second semestre 2018 une campagne d’inventaire des anciens sites d’extraction ardoisière sur une trentaine de communes. Cette connaissance permettra à terme la prise en compte par les collectivités territoriales des risques associés à ces sites dans l’aménagement des territoires

La commune d’Allassac (19) a été le siège en 2011 et les années suivantes de mouvements de terrain qui ont rappelé de manière brutale la problématique de l’évolution des anciens sites d’exploitation des schistes ardoisiers présents sur le territoire corrézien et sur celui de la Dordogne ; les formations ardoisières s’étendant à cheval sur ces deux départements sur une trentaine de communes.

Le 22 août 2011, un effondrement de terrain s’est produit sans signe précurseur sur une emprise de 1000 m² environ, par rupture du toit d’une ancienne chambre d’exploitation souterraine ennoyée. Le phénomène a entrainé notamment en surface des fissures dans les terres mais surtout sur le bâti proche, nécessitant des mesures de sauvegarde vis-à-vis des enjeux menacés.

 

Effondrement du toit d’une chambre d’exploitation le 22 août 2011, © BRGM, 2011

 

Le 16 janvier 2014, une nouvelle instabilité soudaine et d’ampleur comparable (30 m par 40 m environ) s’est produite à la suite de la rupture du toit (d’une épaisseur de 10 m) d’une autre ancienne carrière souterraine voisine. Comme en 2011, le phénomène a déstabilisé les terrains de surface et fragilisé des constructions situées dans l’environnement proche.

 

Effondrement du toit d’une chambre d’exploitation le 16 janvier 2014, © BRGM, 2014

 

Effondrement du toit d’une chambre d’exploitation le 16 janvier 2014, © BRGM, 2014

 

L’exploitation du gisement ardoisier a représenté un enjeu économique fort entre le XIXème siècle et le milieu du XXème sur les départements de la Corrèze et de la Dordogne. L’oubli ou la méconnaissance de ces anciens sites (chambres d’exploitation, puits d’accès, puits d’aération, etc.) en ont fait disparaître, par une large part, la trace. Le rappel de l’existence de ces sites, dans les documents nécessaires à la gestion de l’aménagement des territoires, est impératif au regard des aléas qu’ils représentent.

 

Extension des formations ardoisières potentiellement exploitées à l’échelle du gisement de Corrèze et de Dordogne © BRGM, 2018

 

L’étude, prévue sur une période de 18 mois et portant sur l’ensemble de l’extension du gisement ardoisier, s’articulera autour des étapes suivantes :

 

  • Recensement des anciens sites d’exploitation

Ce travail sera réalisé par :

 

  • Etude documentaire : cartes géologiques, photos aériennes / satellitaires disponibles, etc.
  • Recherche des indices d’exploitation dans les archives des collectivités territoriales ou associations des territoires retenus, et dans celles des Services de l’Etat ou organismes assimilés (DREAL, CEREMA, INERIS).
  • Enquêtes auprès des mairies et des personnes-ressources ;
  • Visites de terrain sur les communes sur lesquelles des indices d’ancien(s) site(s) auront été recensés (archives ou témoignages oraux).

 

  • Evaluation préliminaire des risques associés aux sites identifiés

Ce travail s’appuiera sur des visites de terrain permettant :

 

  • de préciser les caractéristiques des ouvrages : typologie de l’exploitation, méthodes d’exploitation, présence éventuelle de remblais, puits éventuels, chambres d’exploitation en cas de travaux souterrains et estimation de l’extension de ces travaux ;
  • d’évaluer les enjeux présents sur les différents sites recensés ;
  • d’évaluer à dire d’expert les différents risques après évaluation de l’intensité des phénomènes prévisibles et de la probabilité d’occurrence de désordres (ou d’un indice d’activité).

 

Cette étude vise à apporter la connaissance technique préalable nécessaire à la prise en compte des risques dans les documents d’urbanisme. Si nécessaire, elle pourra constituer une connaissance préalable à l’élaboration d’un plan de prévention des risques naturels prévisibles des mouvements de terrain induits par ces anciens sites d’exploitation du gisement ardoisier.