Risques – Nouvelle-Aquitaine : La commune de Ruch (33) touchée par deux glissements de terrain à la fin de l’année 2020

Evènements du territoire, Risques naturels

05/11/2021

Deux glissements de terrain se sont déclenchés sur les coteaux surplombant la vallée du ruisseau du Courbut, aux lieux-dits Terrier du Casse et Gombeau.

Localisation des coteaux du Terrier du Casse et de Gombeau (étoiles rouges) (fond cartographique Scan25, © https://www.geoportail.gouv.fr/carte)

 

Le glissement de terrain constaté au lieu-dit Terrier du Casse, s’est produit à la fin de l’année 2020, au droit de la voie communale n° 16, au niveau de la parcelle 0081 de la section cadastrale ZO. Une construction se situe dans la partie nord de celle-ci et domine un versant d’environ 40 mètres de dénivelé, marqué par de fortes irrégularités et dont la pente moyenne est de 30 à 35 %. L’instabilité est formée dans des terrains argileux (molasses, colluvions) et calcaires (présence supposée). Des résurgences de la nappe d’eau souterraine sont présentes dans la partie supérieure du versant.

Délimitation approximative des zones mobilisées par les événements survenus à la fin de l’année 2020 (en rouge) et profil altimétrique associé (fond ortho photographique et parcelles cadastrales, https://www.geoportail.gouv.fr/carte)

 

Deux zones affectées de désordres peuvent être distinguées :

  • En partie amont, sur la partie aménagée de la parcelle, le mur de soutènement maçonné est fissuré en plusieurs endroits et des indices d’instabilité sont relevés sur les terrains directement en amont.
  • En partie basse du versant, un glissement dont la plus grande extension est d’environ 90 mètres selon un axe nord-sud, pour une largeur de 30 à 100 mètres orientée ouest-est, occupe une surface estimée de 7 000 à 8 000 m². La profondeur de la surface de rupture apparaît irrégulière, le volume de matériaux mobilisés est estimé de 20 000 à 30 000 m3. La voie communale n° 16, située en aval du versant est affectée par des fissures et des déformations, au minimum à cinq endroits distincts sur un linéaire d’environ 100 mètres. La date précise d’apparition et les évolutions dans le temps de ces désordres ne sont pas connues.
Mur de soutènement maçonné et fissuré observé sur la parcelle 0081

 

Niche d’arrachement en partie haute du glissement (à gauche) et fissures visibles à la surface du sol au sein du versant (à droite)

 

Fissures et déformations observées sur la voie communale n° 16 (©BRGM)

 

Le second glissement de terrain constaté à la fin de l’année 2020 s’est produit au lieu-dit Gombeau, depuis la voie communale n° 5, au niveau de la parcelle 0057 de la section cadastrale ZN. La parcelle concernée se situe à 500 mètres au sud du ruisseau du Courbut et à 700 mètres de la rivière de la Gamache. Les déformations observées à la surface du sol de la parcelle sont caractéristiques d’un glissement de terrain rotationnel, avec une niche d’arrachement en amont et un bourrelet en aval. Ce glissement s’étend sur une trentaine de mètres maximum vers l’aval (direction NNO-SSE) et perpendiculaire sur environ 50 mètres de large selon un axe orienté NNE-SSO, sur une surface estimée à 1 500 m². D’après ces observations, le volume de matériaux glissés est évalué à 2 000 m3 environ.

On notera que cette zone a déjà été affectée par un phénomène de même nature en 2004-2005 (information orale), ainsi qu’en 2013-2014 (rapport BRGM/RP-64512-FR). Cependant, il affecte une plus grande partie des terrains qu’en 2013-2014, avec une extension vers l’amont plus importante.

Localisation approximative du glissement de terrain observé sur la parcelle 0057 (©http://geoportail.fr/)

 

Vue d’ensemble du glissement de terrain observé sur la parcelle 0057 (©BRGM)

 

Désordres observés sur la voie communale (à gauche) et bourrelet aval formé par l’accumulation des terrains glissés (à droite) (©BRGM)

 

Selon l’expertise du BRGM, les causes de ces instabilités sont à rechercher dans les configurations défavorables des versants (pentes, terrains argileux aux faibles propriétés mécaniques), et à de potentielles circulations d’eau. Le caractère particulièrement pluvieux de l’hiver 2020/2021 peut également avoir joué un rôle dans l’occurrence des mouvements de terrain. Le poste Météo-France de Bergerac enregistre des conditions pluviométriques plus de deux fois supérieures aux normales de saison, avec un cumul de 163,4 mm pour le mois de décembre 2020 contre une normale de 71 mm sur la période 1981-2010 (https://www.meteo-concept.fr/climatologie/normales/).

Il est à noter la forte susceptibilité de ces sites aux mouvements de terrain, en atteste l’occurrence de phénomènes comparables en 2013/2014 notamment.

 

 

Pour aller plus loin 

L’observatoire régional des risques Nouvelle-Aquitaine offre possibilité de visualiser les événements « risques naturels » de Nouvelle-Aquitaine :