Risques – Nouvelle-Aquitaine : Actualisation du diagnostic régional de l’érosion côtière par le GIP Littoral et l’Observatoire de la Côte Aquitaine

Changement climatique, Evolution trait de côte, Risques naturels

04/06/2021

Le GIP Littoral et l’Observatoire de la Côte Aquitaine (OCA) étendent l’analyse de la sensibilité régionale au recul du trait de côte au périmètre de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Littoral de la Région Nouvelle-Aquitaine (Carte : ©GIP Littoral)

 

La stratégie régionale de gestion de la bande côtière a été élaborée entre 2009 et 2012 en partenariat entre l’État et l’ensemble des collectivités du littoral de l’ex- Région Aquitaine. Pour l’élaboration de la stratégie régionale, le GIP Littoral et ses partenaires se sont appuyés principalement sur la cartographie de l’aléa d’érosion côtière (produite par l’OCA), l’étude de la sensibilité du littoral (analyse des enjeux) et l’étude de trois sites tests (Ciboure, Lacanau et Contis).

En raison de l’évolution des connaissances, et notamment des tempêtes de l’hiver 2013/2014 ayant significativement impacté le littoral de l’ex Région Aquitaine, l’OCA a publié en 2016 de nouvelles projections de l’aléa recul du trait de côte aux horizons 2025 et 2050.

 

Habitation menacée par le recul du trait de côte à l’Amélie (commune de Soulac-sur-Mer) après les tempêtes Dirk (23/12/2013), Christine (03/01/2014) et Hercule (06/01/2014) (Photographie : ©OCA, 07/01/2014)

 

Sur la base de ces nouvelles connaissances, le GIP Littoral a actualisé en 2018 l’évaluation des enjeux exposés au recul du trait de côte à l’échelle de l’ancienne Région. Ces travaux offrent ainsi à l’ensemble des acteurs publics du littoral aquitain une vision partagée permettant de faire face aux risques d’érosion côtière.

Ces dernières années, un travail partenarial a été engagé avec le conseil départemental et les EPCI du littoral de la Charente-Maritime, suite à l’élargissement du périmètre régional à la Nouvelle-Aquitaine. Ces collectivités sont désormais membres du GIP Littoral, dans le cadre de son renouvellement pour la période 2021-2029 autour de sa nouvelle feuille de route « Littoral 2030 ».

Dans ce contexte, les membres du GIP Littoral[1] et les partenaires de l’OCA[2] ont souhaité l’extension du diagnostic régional de l’érosion côtière à l’échelle de la région Nouvelle-Aquitaine, en intégrant le littoral de Charente-Maritime.

L’ensemble de la démarche est piloté par un comité technique animé par le GIP Littoral, composé des services de l’État, de la Région, du département de la Charente-Maritime, des Communautés de communes et d’agglomérations littorales de la Charente-Maritime, et des partenaires techniques et scientifiques du projet. Au sein de ce comité technique, un comité scientifique peut également être sollicité par l’Observatoire de la Côte Aquitaine.

Après avoir co-construit les grands contours organisationnels et techniques du projet avec les partenaires durant l’été 2020, la feuille de route a été présentée lors du 1er comité technique du projet du 17 septembre 2020.

Elle prévoit la réalisation de deux volets techniques successifs : la caractérisation de l’aléa recul du trait de côte opérée par l’Observatoire de la Côte Aquitaine, et l’analyse de la sensibilité des enjeux au phénomène réalisée par le GIP Littoral. Il s’agit d’aboutir à un diagnostic régional homogène à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine et d’identifier les secteurs les plus sensibles à l’érosion côtière en Charente-Maritime afin d’alimenter les réflexions sur des stratégies locales à engager.

La caractérisation de l’aléa recul du trait de côte est en cours par le BRGM dans le cadre de l’Observatoire de la Côte Aquitaine. Elle s’organise en quatre principales étapes:

  • Recueil des études et données disponibles
  • Cartographie du trait de côte de référence de 2018 et détermination des hypothèses d’évolution au droit des secteurs aménagés
  • Caractérisation de l’aléa recul du trait de côte sur la base de la connaissance disponible, caractérisation des incertitudes, de l’impact du changement climatique et de l’interaction entre les phénomènes d’érosion et de submersion marine
  • Projection du trait de côte de référence à l’échéance 2050

A la date de publication de cet article, les deux premières étapes ont été réalisées et partagées lors des comités techniques réunis les 20 décembre 2020 et 31 mars 2021.

 

[1] État, Région Nouvelle-Aquitaine, Conseils départementaux 17, 33, 40 et 64, toutes les communautés de communes et communautés d’agglomération du littoral de la Nouvelle-Aquitaine

[2] Europe, Région Nouvelle-Aquitaine, services de l’État, Conseils Départementaux 33, 40 et 64, Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon, Office National des Forêts et Bureau de Recherche Géologique et Minière

 

Trait de côte de référence 2018 de la Charente-Maritime et qualification de l’environnement littoral (Carte : ©OCA)

 

La digitalisation du trait de côte, réalisée à partir de l’orthophotographie IGN de 2018, constitue une étape cruciale pour la caractérisation de l’aléa. Elle conditionne en effet la position du trait de côte à partir de laquelle la projection sera réalisée. Par ailleurs, elle permet l’identification du descripteur du trait de côte le plus représentatif de chaque environnement côtier en présence et de sa dynamique d’évolution. À titre d’exemple, le pied de cordon côté océan (rupture de pente topographique) est le descripteur retenu pour les cordons sableux, les cordons de galets, les dunes littorales ou les flèches sableuses.

 

Digitalisation du trait de côte de référence de 2018 au droit d’une cordon sableux (©BRGM, fond : orthophotographie ©IGN)

 

Une attention particulière a été portée à l’association des collectivités territoriales concernées, des maîtres d’ouvrage d’études de caractérisation de l’aléa recul du trait de côte et des établissements publics et de recherche. Cette démarche participative vise à garantir une caractérisation de l’aléa recul du trait de côte partagée tout en s’appuyant sur des données scientifiques robustes. La projection du trait de côte à l’échéance 2050 sera finalisée au début de l’été. Elle permettra alors d’engager le second volet du projet : l’analyse de la sensibilité des enjeux à l’aléa érosion côtière par le GIP Littoral.