Risques – Nouvelle-Aquitaine : Actualisation de la sensibilité régionale à l’érosion côtière par le GIP Littoral

Dans le cadre de sa feuille de route « Littoral 2030 – Réussir la transition du littoral en Nouvelle-Aquitaine », le GIP Littoral et ses membres ont souhaité engager une extension de ce diagnostic en Charente-Maritime pour couvrir le périmètre complet du littoral de la Nouvelle-Aquitaine.

Ce travail a visé principalement à :

• Caractériser l’aléa érosion côtière à l’horizon 2050 et analyser les enjeux exposés sur le littoral de la Charente-Maritime (évaluation de la sensibilité) pour identifier les secteurs les plus sensibles et alimenter les réflexions sur les programmes d’actions locaux à engager.
• Aboutir à un diagnostic régional homogène à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

Sur la base des résultats issus de la cartographie de l’aléa recul du trait de côte à l’échéance 2050 en Charente-Maritime, réalisé par l’OCNA en 2021, le GIP Littoral a produit un recensement et une valorisation des enjeux exposés à l’aléa érosion côtière et a agrégé ces données avec celles disponibles en ex-Aquitaine afin de produire des chiffres clés à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

Le GIP Littoral a procédé à :

1. 1. Une analyse détaillée des enjeux socio-économiques (inventaires des logements et activités économiques) et environnementaux-patrimoniaux présents dans la bande d’aléa érosion côtière à l’horizon 2050.
      
      Il s’agit d’une première approche pour évaluer la sensibilité du littoral. Elle consiste à croiser les informations sur l’aléa recul du trait de côte et sur la présence d’enjeux littoraux pour constituer un indicateur cartographique. Cette évaluation permet d’identifier les secteurs les plus sensibles à l’érosion du littoral.

      De manière simplifiée, une forte dynamique d’érosion associée à la présence d’enjeux socio-économiques et/ou environnementaux-patrimoniaux importants induisent des territoires fortement sensibles.

      

   2. Un recensement des enjeux menacés et une attribution d’une « durée de vie » en fonction de leur distance au trait de côte, du taux de recul moyen et des reculs évènementiels.

      Ce travail a été réalisé selon plusieurs hypothèses de travail :

      • Absence ou présence des ouvrages de protection existants non pérennes.

      Objectifs : évaluer le volume d’enjeux situés derrière des ouvrages de fixation du trait de côte ne bénéficiant d’aucun cadre de gestion et dont le niveau de fonctionnalité n’est pas connu, et identifier le volume d’enjeux non protégés par des ouvrages).

       

      • Survenance ou non d’évènements majeurs de recul lié à des tempêtes ou des mouvements de terrain.

      Objectifs : évaluer l’importance de cette composante dans l’aléa d’érosion et connaître son impact sur la durée de vie prévisionnelle des biens menacés.

      Le scénario de référence retenu pour l’ensemble des analyses est le scénario le plus pessimiste : absence d’ouvrages de protection non pérennes et survenance d’un évènement majeur.

      A travers ce scénario, le GIP Littoral a pu recenser les enjeux menacés.

      
      S’agissant de la durée de vie prévisionnelle des enjeux menacés, celle-ci a été calculée de la manière suivante : distance de l’enjeu au trait de côté de 2018, à laquelle a été affectée un taux d’érosion moyen et un recul de type évènement majeur.

      A partir de cette méthode, il a été possible de déterminer l’année théorique à laquelle le recul du trait de côte atteindrait chaque enjeu.

       

      

       

   3. Une évaluation de la valeur des enjeux présents dans la bande d’aléa à l’horizon 2050.

      Sur la base du recensement des locaux menacés, l’objectif a été d’évaluer la valeur de ces enjeux et d’estimer globalement le coût potentiel des impacts du recul du trait de côte à l’échelle départementale.

      Deux approches ont été retenues :

      • Une évaluation de la valeur « vénale » des enjeux, soit la valeur actuelle du bien sur le marché de l’immobilier sans prise en compte particulière de l’impact potentiel du risque d’érosion côtière sur le bien.
      • Une évaluation de la valeur « économique » prenant en compte le risque érosion. Cette approche d’évaluation par capitalisation est basée sur le produit entre la valeur locative et la durée de vie théorique du bien estimée précédemment.

      

       

   4. Une agrégation des données à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

      Les résultats obtenus peuvent être aujourd’hui comparés et discutés sur les 4 départements littoraux de la Nouvelle-Aquitaine : les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Gironde et la Charente-Maritime qui représentent respectivement un linéaire côtier de 41 km (6%), 108 km (16%), 127 km (18%) et 419 km (60%) du linéaire total régional de 695 km.Ces travaux offrent ainsi à l’ensemble des acteurs publics du littoral régional une vision partagée permettant de faire face aux risques d’érosion côtière à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.

      Enfin, ce décompte global rappelle l’importance du risque d’érosion côtière sur le littoral de la Nouvelle-Aquitaine, et souligne la pertinence de la mobilisation des collectivités et de l’État sur le sujet, avec la publication de la stratégie régionale, et avec la mise en œuvre de nombreuses stratégies locales de gestion de la bande côtière depuis 2012.

Quelques chiffrés clés à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine

Pour en savoir plus, lien vers la page dédiée du site du GIP Littoral et téléchargement du rapport et de la synthèse produites : https://www.giplittoral.fr/ressources/sensibilite-lerosion-cotiere-du-littoral-de-nouvelle-aquitaine-extension-la-charente

Pour en savoir plus sur le rapport de l’étude « Diagnostic de la sensibilité régionale à l’érosion côtière en Nouvelle-Aquitaine – Caractérisation de l’aléa « recul du trait de côte » en Charente-Maritime à l’échéance 2050 », Rapport BRGM/RP-71334-FR