Risques – Nouvelle-Aquitaine : Recensement des cavités d’origine anthropique intéressant le domaine public sur le centre-ville de Limoges
Cavités souterraines, Risques naturels
07/09/2017
Dans le cadre d’un projet partenarial avec la Communauté d’Agglomération Limoges Métropole, le BRGM lance en 2017 une campagne d’inventaire des cavités intéressant le domaine public au droit des quartiers historiques de Limoges.
Cette étude est motivée par les difficultés occasionnées par les cavités fréquemment mises en évidence lors de travaux sur le domaine public (notamment routier) et par le risque d’effondrement associé. Elle permettra à terme une meilleure prise en compte de ces risques et de mettre en place les mesures de réduction de la vulnérabilité adaptées. La mission permettra par ailleurs au BRGM de mettre à jour les données « cavités » mise à disposition du public sur le site Géorisques.
La vieille ville de Limoges, composée des deux quartiers historiques que sont « la Cité » et « le Château », s’est établie sur une formation géologique (gneiss) plus ou moins altérée qui a permis le creusement au fil du temps de nombreux ouvrages souterrains dont certains remontent à l’époque gallo-romaine (caves, cryptes, aqueducs, etc.). Cet héritage a bien souvent été oublié au gré des remaniements des rues et des bâtiments, les entrées bouchées et aujourd’hui une majorité des cavités ne sont plus entretenues. Cette fragilisation des ouvrages souterrains occasionne de nos jours des désordres en surface, survenant de façon plus ou moins brutale et préjudiciable. Rien qu’au cours de l’année 2016, Limoges Métropole en tant que gestionnaire de la voirie a mis à jour au cours de travaux dans les rues du centre-ville de Limoges, une cinquantaine de cavités, dont certaines n’étaient pas connues.
Afin de pouvoir anticiper et optimiser les travaux nécessaires au cours de l’entretien de la voirie et de mieux connaître les désordres potentiels attribuables à la présence de cavités souterraines sur le centre-ville de Limoges, un inventaire des cavités existantes d’origine anthropique est donc lancé sous maîtrise d’ouvrage de Limoges Métropole. Cette étude, menée en lien avec les partenaires techniques que sont la DREAL Nouvelle-Aquitaine, la DDT de la Haute-Vienne, la DRAC et l’association Archéa, permettra notamment de mettre à jour les données existantes. Ces dernières sont notamment issues de l’inventaire départemental réalisé en 2009 par le BRGM (rapport BRGM/RP-56808-FR) et de l’étude effectuée par Archéa en 1995 (« Patrimoine souterrain de Limoges », E. Balbo).
La première phase de l’étude (qui en comporte deux) consiste en un recueil des données existantes et analyses préalables, portant sur un périmètre de 90 ha :
- Recueil de la bibliographie et données de cavités existantes ;
- Enquête auprès des riverains de la voirie publique, à l’aide notamment de l’envoi systématique d’un questionnaire envoyé aux propriétaires de parcelles concernées par des cavités connues ainsi qu’aux riverains de la voirie (propriétaires ou/et locataires) susceptibles de disposer de cavités débordant sous le domaine public ou d’avoir un accès à celles-ci. Différentes mesures d’information préalable auront été mises en œuvre de façon à les sensibiliser aux objectifs de l’étude et d’améliorer ainsi le taux de retour du questionnaire ;
- Réalisation de visites de cavités accessibles dont l’extension impacte potentiellement ma voirie publique et dont les propriétaires auront donné leur accord. Ces visites seront réalisées en lien avec Archéa et la DRAC permettront d’établir une fiche descriptive (« carte d’identité ») de la cavité (état, dimensions, usages, etc.).
Cette première phase permettra de constituer un Système d’information géographique relatif aux cavités répertoriées.
La seconde phase de l’étude consistera dans la réalisation d’une campagne de recherche de cavités par investigations géophysiques, venant compléter le recensement par enquête auprès des services territoriaux et auprès de la population. Ces investigations porteront sur les secteurs sur lesquels la densité de cavités est (sur la base de la connaissance actuelle) la plus élevée, soit une surface de plus de 9 ha.
La méthode microgravimétrique a été retenue car apparaissant la plus adaptée au contexte urbain et au regard des cavités attendues (faible profondeur). Les cavités souterraines représentent des défauts de masse dans le sous-sol. La méthode microgravimétrique est basée sur la mesure des variations du champ de pesanteur liées à la répartition des masses dans le sous-sol, et permet de mettre directement en évidence les défauts de masse. La première phase de cette campagne géophysique (devant être réalisée sous voirie fermée) est programmée pour le mois de juillet 2017. La seconde phase d’acquisition est planifiée pour le premier semestre 2018.
La durée totale de l’étude est de 24 mois.